Encore plus long qu’une soirée, Bass Factory a lancé son premier marathon de 24 heures. Ce n’est pas 42,195 km de distance mais 24 heures de mix ! Le marathon Bass Factory est un concept original, authentique, nouveau et jamais vu en France. Sans arrêt et pendant 24 heures, des DJs francophones ont mixé : chaque heure, un set. Le temps d’un week-end, ces artistes se sont retrouvés dans un endroit tenu secret, quelque part en Seine-et-Marne, en île de France. Les sets en livestream ont été enregistrés. Ils sont à retrouver sur la chaîne Youtube de Bass Factory ! Dans ces sets, il y en a pour tous les styles : Neurofunk, Liquid, Dancefloor, Deep ou encore Dubstep.
Durant l’événement, nous sommes allés à la rencontre des DJs. Nous les avons interrogés sur leur style, leurs projets, leur avis sur le marathon et plein d’autres sujets tous aussi croustillants. Peu importe si vous êtes musicien depuis dix ans ou depuis six mois, tout le monde est le bienvenu. Une seule condition : bonne humeur, pas de prise de tête mais surtout M&M (Musique et Mixe). De Paris, Lille ou Navarre, les DJs de tous les coins de la France étaient invités au marathon.
Newschool, producteur et DJ depuis quelques années, revient sur le devant de la scène après deux années interrompues par la crise sanitaire. Soyez prêt à un style mélodique et original : la Liquid et la Dancefloor sont ses points forts. Mais ne vous méprenez pas, il sait aussi bien manier la Neurofunk. Son set au marathon rassemblait toutes ces influences. “Un super plaisir d’être derrière les decks. Je n’ai jamais mixé sur des vraies platines, mais toujours sur contrôleur. » rapporte Newschool. Une collaboration en production avec Izo Flight est à venir très bientôt. Ce dernier était aussi de la partie. Il est producteur depuis dix ans et DJ depuis 2018. Izo Flight a apporté lui aussi une touche dansante avec la Dancefloor et sa musique Let’s Go, sans oublier son péché mignon la Neuro. “Dix minutes avant que je commence, je ne savais pas quoi mettre” confie Izo Flight à la caméra. Le marathon 24h de mix était un moyen de se mettre à l’improvisation. “C’était un défi, un challenge” a-t-il ajouté.
Le crew 4Twenty s’est confessé sur l’événement, il est constitué de cinq DJ. Étaient présents Mekkanix, DJ Skwat et Dr Casey Kush. Derrière leur collectif, des influences, univers se mélangent. Chacun a d’abord mixé en solo. En fin de marathon, ils nous ont fait l’honneur de mixer tous les trois ensemble, et cela donne un set aux musicalités étonnantes : Neuro, Deep Roller, Drumstep, etc. Dr Casey Kush n’a pas vu la soirée passer. Cet événement est un réel moment pour tous les DJs francophones de pouvoir se rencontrer dans un lieu où la musique est reine, écouter les références de chacun, créer son réseau et passer un week-end entre personnes qui partagent la même passion. DJ Skwat fait part de ce que cela apporte : “Rencontrer du monde, souder la scène locale et faire du réseautage” La guerre des platines était une crainte de Dr Casey Kush mais c’est tout le contraire : “Surpris des gens, j’avais un peur que cela soit la guerre des platines et même pas, tout le monde veut faire des B2B avec tout le monde”.
Quelques artistes de Dubstep étaient au rendez-vous comme Somzz, Doctor Frenesy et Gnakxs, qui est DJ depuis six ans. Vodoo quant à lui a débuté depuis quatre ans. Il est tombé dans la marmite quand il était petit. Il découvre la DNB à ses neuf ans en jouant aux jeux vidéo. Préparé mais pas trop, son set contient quelques improvisations. A vous de les trouver ! À quoi cela vous fait penser Byeee ? Non je ne fais pas référence au verbe bailler ni aux abeilles mais à un artiste producteur depuis 2010 et musicien depuis 2005. Il confie au micro qu’il a d’abord commencé très tôt en tant que guitariste autodidacte dans un groupe de rock métal. Puis en 2018, il s’est lancé dans la production de DNB. Sa carrière de DJ a commencé dans les soirées étudiantes. Son set nous a offert des styles de musique Deep et Neurofunk. “Sur les platines, la tête dans le guidon” et “J’étais dans ma zone” sont les mots d’ordre de sa performance musicale.
« Cela permet de faire les connexions, on va être amené à se revoir et de rendre la structure bass music plus forte » confie LXNDR, producteur de musique électronique depuis douze ans. Ses styles de prédilection sont la DNB et tout ce qui est hybride. De son avis, ces styles ne sont pas assez mis en avant. En conséquence, l’un de ses projets consiste à concevoir une radio/un concept pour populariser le style et mettre en avant la musique Drum and Bass. Meretrix, artiste producteur de Dubstep, Breakbeat ou encore Jungle depuis 2015 rajoute : « À cause de la pression sociale, j’ai mis longtemps à assumer que j’écoutais de la musique électronique ». Meretrix et LXNDR reprennent le terme de “pluridisciplinarité” en qualifiant la variété des styles de musique mixés lors du marathon. Il y en avait pour tous les goûts ! Les artistes présents sont tous aussi différents et leur méthode de production aussi. Acid Francis est producteur depuis deux ans et travaille sur des synthétiseurs physiques. Du fait de ses problèmes de vue, il est très fatiguant pour lui de bosser sur un ordinateur. Il utilise un setup analogique nécessitant de nombreux câbles et de la place. Une de ses inspirations est le producteur Current Value pour ses sonorités « complètement barrées » comme dit Acid Francis.
Le marathon a permis aux artistes de se questionner entre eux ainsi que de débattre autour de sujets comme l’improvisation. P-Riot, DJ et producteur de Drum and Bass et président de l’association Bass Factory explique qu’un set est comme une histoire, qu’il faut une bonne part d’improvisation pour pouvoir se surprendre soi-même en tant que DJ. L’artiste devient alors public. Ce marathon DJ 24h est une réelle réussite. Cet événement est marqué par la bonne humeur, le rire, la musique, des artistes aux univers différents et totalement originaux. Ces derniers en ressortent heureux après avoir passé un week-end exceptionnel. Acid Francis le redit : “Si cela devient annuel, je signe, je paye ”. DJs, producteurs, invités et organisateurs sont tous unanimes et sont d’accord avec Basic Francis. Oups, Acid Francis !
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